A peu près tous les dictionnaires sont d'accord pour définir la persévérance comme la qualité semblable à l’opiniâtreté. On pourrait expliciter en disant celui qui persévère, c'est celui qui continue contre vents et marées.
Et bien tout comme l'égotisme et l'égoïsme, la persévérance possède un faux frère, un de ceux qui nous font dire que l'on se trompe de mot, alors qu'en réalité on tape bien au fond du problème !
La persévération est le maintient ou la "répétition inappropriée des mêmes réponses verbales ou gestuelles sans tenir compte d'un changement des questions ou de la situation." Bref, si l'on appliquait le même procédé d'explicitation que précédemment, on pourrait dire que celui qui persévère c'est celui qui continue d'avancer tout droit, même quand un mur se dresse face à lui et que derrière ce mur se trouve un vide sans fin...
Bref, là ou la persévérance est une qualité, la persévération est un boulet qu'on se traîne la plupart du temps. Elle a cependant un intérêt... Dans le cadre de la persévérance, si l'on ne perçoit plus d'issue favorable, on va nécessairement s'arrêter. Alors que dans le second cas, qu'importe ce que l'on perçoit ou non, puisque l'on y va... Donc si je suis persévérant, mais que ma capacité à repérer les issues favorables est déficiente ou réduite, je suis amené à changer mon fusil d'épaule plus rapidement... Là est l'avantage du persévérateur qui avancera machinalement vers le bout de la route...
Toute la question est donc de sa voir couper court à ses propres phénomènes issus de la persévération pour pouvoir raccrocher à la réalité avant de s'effondrer, couper la corde du boulet qui nous entraîne. Apparemment, c'est pas si compliqué, il suffit de se fier à nos sens, à notre capacité d'analyse, et de se poser calmement devant les faits et la réalité... Mais la pratique est extrêmement ardue. Si, comme plus haut, j'ai une déficience dans le spectre d'analyse des situations, comment savoir si je dois m'arrêter ou continuer ? Si je suis incapable de faire la juste mesure m'indiquant s'il me faut continuer ou m'arrêter, comment puis-je être certain que mon analyse n'est pas biaisée vers la continuité par ma persévération persistante, ou vers l'arrêt par mon manque d'acuité ? Il est même possible que certains éléments extérieurs soient capable de biaiser le choix dans un sens ET dans l'autre, à des niveaux différents...
Alors... On la coupe la corde, ou pas ?