Je suis une Nymphe" - Ponctuation burlesque quasi finale d'un poème chorégraphique emmené par deux circassiens contant le monde comme ils le voient, comme ils le veulent. Deux êtres pris à la déchéance de leur terme vont muer à la manière d'un Benjamin Button traversant les intempéries d'une vie pour finalement renaître et renaître encore, à chaque fois plus proche de leur vérité, à chaque fois plus en harmonie avec eux même, plus libres d'utiliser les codes et conventions sans se soucier du paraître et du convenable. Nous les suivons au fil des minutes passant d'un sérieux presque tragique à l’innocence plus que naïve de l'enfance.
La mise en scène et l'écriture d'une exceptionnelle justesse confèrent au spectateur une expérience onirique presque immédiate. Alors une fois dans ce cocon, on s'interroge, on s'émerveille, on s'imagine être à leur place, et on traverse nos émotions des larmes au rires, d'une prostration inquiétante à la réalisation d'un grand battement comme en classique, juste pour le plaisir de s'amuser. On se surprend alors à penser "qu'importe si ça le fait, qu'importe si ça vous plaît, moi je le fais parce que j'en ai envie, comme un enfant se met à rire"
"Je suis une Nymphe" c'est un peu le chant d'une chrysalide qui éclot devant nos yeux : c'est beau, c'est simple et c'est profond.
Que dire de plus ?