La Norme

Can you imagine how liberating it would be to live a life free of all the mind-numbing social niceties? I don't pity this kid, I envy him.

Dr House - S03E04

Dans l'épisode 4 de la saison 3 de Dr House, intitulé "Dans les yeux", Greg' (ouai c'est mon buddy !! ) s'occupe d'un jeune autiste... Si l'épisode n'est pas exceptionnel, il aborde le sujet de la norme et de l'écart à celle-ci.

Pour House, le fait que ce gamin ne soit pas soucieux des normes qui l'entourent est une forme de bien être, d'avantage... Et comment ne pas être d'accord avec cela ?

Je concéderais volontiers aux normes leurs qualités évidentes de repère, de garantie, mais je leur opposerais aussi leur manque de savoir vivre (vous notez le paradoxe), leur immobilité stupide, et leur absence de raison...

Si je m'oppose aux normes ainsi c'est parce qu'il est normal de les suivre, et non pas que l'on les suit consciemment, intelligemment, et à bon escient ... Prenons l'exemple, si vous le voulez bien, de la courtoisie, et plus précisément de la salutation (et j'emploie ce terme pour son rapprochement d'avec salutaire), que l'on traduit vaguement de nos jours par un "Bonjour", et les variantes tournant autour du "Bonjour, comment ça va ?". Si vous n'avez pas la courtoisie de saluer votre chef, votre collègue, votre voisin, vos parents, ou autres vous êtes impolis, peu courtois, mal élevé et probablement un(e) rustre. Je ne reviendrais pas sur les significations et acceptions de ces termes, mais on comprends que l'on est en dehors des clous, du bien séant, de la norme... Or, cette norme est dévoyée et pervertie. On salue pour saluer, on souhaite une bonne journée parce qu'il le faut, parce qu'il est normal et bien de le faire, mais on ne sait plus pourquoi il est normal est bon de le faire. On oublie que s'il est normal de saluer une personne, outre la marque de respect inscrite dans le code, il s'agit là d'une marque d'attention signant notre désir que la personne se porte pour le mieux. Et si nous saluons, ce n'est pas tant finalement pour montrer qu'on le respecte, mais parce qu'il est juste de respecter son entourage, et qu'il est sain de se préoccuper du bien être de celui-ci. Ainsi, la norme fonctionne comme une borne de passage obligatoire, pour nous rappeler des bonnes mœurs (abstraction faite de toute notion non humaniste) et non les bons gestes. On fait le geste pour le fond et non pour le résultat. C'est un peu comme au Permis de conduire; on vous apprend à regarder dans les rétros, et lors du passage du permis, vous devez bien montrer que vous regardez dans les rétros. En vrai on s'en tape de le voir, ce qu'on veut savoir, c'est que vous y pensiez, et que vous le fassiez, car le but, c'est de prévenir un accident, via une conduite sécuritaire et prévenante.

Mais voilà, aujourd'hui, on conduit comme à la guerre, et on se conduit comme sur un champ de batailles, on oublie la bonté envers les autres pensant que si l'on se conduit bien de manière général, cela équivaudra... Or, si je tourne la tête dans mon rétro, mais que je n'y regarde pas, si je respecte les limitations de vitesse mais que je ne sais pas pourquoi elles sont là, je suis finalement tout aussi dangereux pour moi que pour les autres, voir plus pour les autres, qui sont plus nombreux (elle est facile celle là).

Alors voilà pourquoi je ne respecte pas les normes, les règles et autres convenances. Je préfère respecter des notions profondes, qui sont aussi des formes de normes, puisqu'il en faut et c'est bien, mais qui sont peu nombreuses et certainement fondamentales, qui semblent régir les autres normes. Ainsi, même si je ne dis pas bonjour à quelqu'un en le croisant dans la rue, cela ne m'empêche pas de me soucier de sa bonne santé et lui souhaiter une bonne fortune journalière. Je suis comme un bateau pour qui les normes sont les phares et les bites d'amarrage : on vogue au loin des phares pour ne pas heurter le rivage et non pour ne pas heurter les phares... on s'amarre pour rester en place, sécuriser le navire, et faire le plein de ressources. Mais pour avancer, on s'éloigne de ces bites dont on connaît l'existence, mais auxquelles on ne reste pas attaché comme une arapède tout sa putain d'existence !

Tu as dit Bite !! c'est tout ce que je retiens du statut !! ah ah !!

Allan - Zakky Lee Rhoads